L’arthrose est l’usure chronique le cartilage recouvrant les os du poignet. Il s’agit d’un phénomène complexe faisant intervenir des facteurs physiques et métaboliques. Le cartilage recouvre l’ensemble des os du poignet et participe à la mobilité articulaire en diminuant les frottements. Les cellules cartilagineuses sont remplacées au même rythme qu’elles sont détruites de manière physiologique. Lors du vieillissement, le remplacement des cellules est plus lent que leur disparition et donc l’équilibre de l’articulation se dérègle. L’existence des contraintes physiques anormales (séquelles de fracture du radius, séquelles d’entorse du poignet non réduites, mauvais positionnement des os entre eux…) aboutit au même résultat. L’usure du cartilage commence par un amincissement et des fissures créant de véritables ulcérations. L’os est alors à nu et les surfaces osseuses rentrent en contact direct entraînant des douleurs. Le phénomène s’aggrave avec le temps (figure 1 schéma montrant les différents stades de l’arthrose). Il aboutit à une limitation douloureuse de la mobilité articulaire. L’articulation progressivement s’enraidit. La douleur arthrosique se réveille lors de l’utilisation de l’articulation et se calme avec le repos. Il existe des maladies inflammatoires qui peuvent entraîner des phénomènes douloureux la nuit. Cette arthrose est favorisée par des facteurs physiques, l’âge, l’obésité, l’hérédité, le diabète…
Le traitement
Le traitement de l’arthrose est avant tout orthopédique. Le but est de diminuer la douleur et d’éviter la diminution de la mobilité.
1 – Les médicaments
- Les analgésiques sont les premiers médicaments choisis pour traiter l’arthrose. Ils peuvent soulager les douleurs mais ne réduisent pas l’inflammation
- Les anti inflammatoires non stéroïdien (AINS) soulagent la douleur, traitent le gonflement et la raideur articulaire mais ne contribuent pas à prévenir les dommages articulaires. Ils doivent être prescrits par un médecin. Ils entraînent les troubles digestifs à type de dérangement d’estomac ou de diarrhée et nécessitent le plus souvent un traitement associé de protection gastrique.
- Les infiltrations de corticostéroïdes réalisées par des médecins entraînés permettent le soulagement de l’inflammation et la réduction du gonflement. La cortisone est une hormone naturelle de l’organisme. Les corticostéroïdes sont des médicaments de synthèse très semblables à la cortisone. Leur injection entraîne parfois des phénomènes douloureux pendant 24 à 48 heures, mais permettent le plus souvent un soulagement durable. On conseille de ne pas les répéter trop souvent (classiquement le nombre de 3 semble un nombre moyen acceptable).
- Les inhibiteurs spécifiques de la COX-2 : il s’agit d’une classe distincte d’AINS qui peut être prescrit pour des traitements au long terme. Ils nécessitent une prise en charge et une surveillance spécifiques par des médecins spécialisés. Il ne faut pas oublier que tous les médicaments peuvent avoir des effets secondaires et qu’il est, donc, très important de discuter avec son médecin des avantages et des effets secondaires potentiels de chaque médicament qu’on envisager de prendre.
2 – L’immobilisation
L’immobilisation par des attelles ou orthèses de série ou thermo formées sur mesure a pour but de diminuer les tensions musculaires, d’immobiliser les mouvements et donc de calmer les douleurs. La mise en place d’orthèses nocturnes immobilisant la colonne du pouce est systématique dans le traitement de début de la rhizarthrose. La nuit l’orthèse maintient le pouce dans une position d’écartement préservant l’amplitude articulaire afin d’éviter la déformation du pouce en « adductus ». Ceci permet le plus souvent de conserver une utilisation normale du pouce dans la journée.
3 – Le Traitement chirurgical
Lorsque l’une des articulations devient trop endommagée ou que la douleur devient insupportable et que le traitement médical est arrivé au terme de son efficacité, il peut exister des solutions chirurgicales. Le type d’intervention chirurgical est extrêmement varié. Il peut aller d’un simple nettoyage articulaire par arthroscopie avec nettoyage des débris cartilagineux (figure 3 shaving de l’arthrose articulaire sous arthroscopie, figure 4 ablation de corps étrangers débris cartilagineux sous arthroscopie) jusqu’à l’arthrodèse complète de l’articulation ou la mise en place de prothèse.
4 – Traitement chirurgical des autres arthroses du poignet
Il fera appel au même principe c’est à dire soit le blocage de l’articulation par des arthrodèses partielles ou totales, soit la conservation des mobilités par des techniques dites palliatives tells la résection de la I ère rangée des os du carpe, les arthrodèses partielles au I er rang desquelles l’arthrodèse des 4 os internes associée à la scaphoïdectomie (figure 6 arthrose évoluée après lésions scapho-lunaire ancienne, figure 7 arthrodese des 4 os internes) et enfin l’utilisation de prothèse encore à un stade expérimental.